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Videurs

Hier soir, enregistrement d’ "On n’est pas couchés", (voir "agenda") qui sera diffusé demain soir à partir de 22h45. J’étais invitée pour la promo de "Maman.". Laurent a lu le livre, l’a aimé, et c’est pour ça qu’il m’a invitée. Il s’est montré parfaitement adorable, comme il sait l’être. Il y avait aussi, bien sûr, l’inévitable confrontation avec Zemmour et Naulleau. Et, bien sûr, ils n’ont pas aimé mon livre. Ils n’ont pas aimé les précédents, et je suis prête à parier qu’ils n’aimeront pas les suivants. Leur rôle, dont ils s’acquittent à merveille, consiste à jouer les affreux méchants, et ils le font avec une conviction et une efficacité indéniables. Ils jouent aussi les donneurs de leçon au sens propre, les professeurs d’écriture.


Mais là, pour le coup, j’ai été un brin déçue. Leurs biorythmes étaient au creux de la vague ou quoi ? Effets de l’hiver, peut être... Le fait est que Naulleau m’a servi exactement la même critique que pour ’Fille de rouge" : mon écriture est si étroite que je ne suis assimilable qu’à ce qu’on appelle un écrivain de famille. Il se demande qui ça peut bien intéresser... En tout cas, pas lui. Voilà qui me brise le coeur.


Quant à Zemmour, il a voulu, pour m’écraser sans doute, se lancer dans une comparaison avec Romain Gary (une de mes idoles, soit dit en passant...). Las, il ne maîtrise pas l’exercice et lance : "Romain Gary, dans "Demain dès l’aube..."..." Je l’interromps : "Vous voulez dire dans "La promesse de l"aube", sans doute, parce que demain dès l’aube, c’est Victor Hugo... Ça l’a déconcerté. Moi, je me satisfais du voisinage d’Hugo et de Gary, fut-ce dans l’esprit troublé du Recroquevillé.


J’aborde dans "Maman." le double thème du deuil et du sort des vieux dans notre société. J’ai tenté, à travers mon expérience personnelle, intime, d’approcher notre plus petit commun dénominateur d’êtres humains, à travers le temps et l’espace. Naissance des enfants, mort des parents, expériences communes, douleurs universelles.


Mais Zemmour et Naulleau, campés devant moi comme des videurs de boîte de nuit, la carrure en moins, me refusent l’entrée au bar de L’Universel. Club privé, sans doute. Leurs critères ? Ta tronche, ton apparence, tes relations, ta réputation. Le reste ? Pas leur rayon...


Antonioni disait : "Le tragique, c’est d’avoir à se justifier de son talent devant des gens qui n’en ont aucun...".


iA !

10
Jan 11


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Suzanne B. - Le 30/12/2015 à 03:06

«Le monde ne récompense que les apparences du mérite» Je dirais qu'aujourd'hui, le monde ne récompense que le démérite évident! C'est vrai de ce type de critiques masculins surtout. Ils se coient plus universels que les femmes.


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