< Retour aux articles

Mariage gay ?

En voilà une histoire ! ! Les pédés veulent se marier ! Et les goudous aussi ! Tout le monde en veut, du riz et de la robe blanche et de la pièce montée avec des petites figurines dessus et des petits enfants en costumes assortis, et des anneaux gravés de serments éternels ! Tout le Landerneau médiatico-politique ne bruisse plus que de cette affaire ! Le lent mais irréversible changement de statut des femmes a des effets inattendus.



Première question, qu’on oublie un peu de se poser. Le mariage, c’est quoi, au juste ? Sociologiquement parlant, je veux dire. Dans une société patriarcale telle que la nôtre (on n'en connait pas d'autre...) l’institution du mariage sert à contrôler les femmes et à les partager. Elle sert aussi à fixer le système de filiation, c’est à dire les règles d’appropriation des enfants. Au cours de la cérémonie classique, la symbolique est évidente. Le père, qui aura su préserver et garantir la virginité de sa fille, amène celle ci, emballée comme un cadeau dans une robe blanche symbole de pureté (une femme est pure tant qu’elle n’a pas été en contact charnel avec un homme, les hommes ont une piètre idée d’eux mêmes, quand on y pense...) à l’autel (ou toute autre forme de comptoir à épouses). Le futur mari la récupère, et le soir même, mettra fin à sa virginité. Au moment du passage de relais, elle bénéficie d’une unique seconde d’autonomie. Le temps de passer du contrôle de l’un, dont elle porte le nom, au contrôle de l’autre, dont elle prend le nom. Un peu comme un bocal qui change d’étiquette. Et les fruits qu’elle produira seront la propriété de son mari et porteront son nom. Précisons que pendant des siècles, le mariage était, si l’on exclut l’entrée dans les ordres, le seul destin prévu pour les filles. Pas de salut hors du mariage. Les mariages étaient d’ailleurs jusqu’au 19ème siècle, arrangés par les familles au terme de transactions socio-financières où le désir réciproque n’avait aucune place. Les femmes étaient totalement dépendantes de leur mari. Le mariage fixait la filiation, le patrimoine et la soumission des femmes. La religion légitimait l’opération.


Les choses ont changé. Ouf ! Les femmes, malgré les différences de salaire, deviennent autonomes financièrement. Elles peuvent, par ailleurs, contrôler leur fécondité. Résultat : un enfant sur deux, aujourd’hui, en France, naît hors mariage. Dans la majorité des cas, il naît d’une mère qui exerce une activité rémunérée. Autant dire que l’institution du mariage ne survit que par la force de l’habitude, la vitalité du sens de la tradition et le mythe du grand amour. Il survit aussi grâce au divorce, puisqu’on peut annuler l’opération si elle s’avère décevante. Bref, on se marie désormais par amour réciproque, parce qu’on a un projet de couple, parce qu’on sait qu’on pourra divorcer et parce qu’on aime faire la fête. Le mariage est devenu un marché porteur. Il a perdu sa fonction première. Le contrôle des femmes et l’appropriation des enfants fonctionnent désormais sur d’autres bases, qu’il sera intéressant d’analyser ailleurs.


Autant dire que le phénomène est irréversible. Parce qu’il est la conséquence historique du changement de statut des femmes. Le mariage était leur seule perspective. Il ne l’est plus. Il change fondamentalement de nature pour devenir l’expression du projet d’un couple qui s’aime. Un couple peut être composé de deux personnes de sexe différent, ou de deux personnes du même sexe. C’est tout. Les homosexuels qui désirent se marier répondent en tous points aux quatre points cités plus haut : amour réciproque, projet de couple, possibilité de divorcer, envie de faire la fête. Les hommes politiques peuvent gesticuler, argumenter, s’opposer, les faits sont têtus. On trouvera à coup sûr, dans les bêtisiers des années 2050, leurs prises de position affligeantes d’obscurantisme. Dans les années qui viennent, les homosexuels se marieront et élèveront des enfants. C’est parfaitement légitime. Et inévitable, à moins de connaître une dangereuse régression de la démocratie.


Moi, personnellement, la vue d’une robe de mariée me fout le cafard. Le mariage, je suis trop contente d’y échapper. J’aime que ma vie intime ne s’affiche pas sur mes papiers d’identité. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Il y en a que le mariage intéresse. Certains homosexuels, des deux sexes, en font partie. Et veulent avoir le droit de se marier. Pourquoi ? Simplement parce que le mariage est devenu symbole d’amour réciproque. Pour les homos comme pour les hétéros. On ne voit pas au nom de quoi on refuserait aux homos un droit que les hétéros exercent tranquillement comme bon leur semble. C’est d’une simplicité absolue. Pas de quoi s’essorer les neurones et débattre a perte de vue. Pourtant, la polémique fait rage. Pourquoi ? J’avoue que ça m’échappe. Je comprends parfaitement le point de vue des homos dans cette affaire. C’est celui des autres qui m’est obscur. Et ce qui me pétrifie, ce sont les arguments utilisés. Ils ne tiennent pas la route. Cachent, mal, un malaise profond face à l’homosexualité dont je ne comprends pas les raisons. On a pu lire et entendre dans les média, les idées les plus indigentes assénées comme des vérités immuables. Le café du commerce produit des réflexions plus élaborées. Reprenons un par un les arguments les plus fréquents.


“ L ‘HOMOSEXUALITÉ EST UN CHOIX ” L’homosexualité serait un choix, qu’il faudrait assumer ! Non, non, trois fois non, mille fois non, l’homosexualité n’est pas un choix. L’homosexualité est une constatation, qu’on fait au sujet de soi même, a un moment ou a un autre de sa vie. De la même manière qu’on ne décide pas, un beau matin devant sa glace, de devenir hétéro, on ne choisit d’être homo. Si c’était le cas, gageons que la plupart des gens choisiraient le confort de l’hétérosexualité. De la norme. L’homosexualité reste encore aujourd’hui d’une grande difficulté a assumer, surtout si l’on considère que c’est a l’adolescence qu’on en prend conscience. Il est préférable d’assumer son homosexualité, certes. Mais c’est difficile. Parce que c’est encore avec méfiance, incompréhension, hostilité qu’on les accueille. Ou avec cette fausse jovialité qu’on réserve aux cas sociaux. Quand ce n’est pas avec cette homophobie insensée qui fait craindre par dessus tout a certains hommes hétéros de “ passer pour un pédé ”. Les homos, pas plus que les hétéros, ne décident de leur désir. Pour autant, leur désir est légitime. Comme l’est celui des hétéros. Mais allons au bout du raisonnement : quand bien même l’homosexualité serait un choix, en quoi ce choix impliquerait il une sorte de package liant automatiquement l’homosexualité au célibat ? Si on respecte ce “ choix ” premier de l’homosexualité, pourquoi refuserait-on le choix du mariage ? Ou est la logique ? La liberté de choix ne se morcelle pas. Elle est ou elle n’est pas, et ce n’est, encore une fois, pas aux hétéros de décider pour les autres.


“ IL Y A DEJÀ LE PACS ” L’homosexualité existe. C’est un fait. Elle est très minoritaire. Ce sont donc les hétéros qui décident de la manière dont on traite les homos. Ce sont les hétéros qui ont décidé que le mariage est réservé aux hétéros. Au nom de quoi ? Au nom de l’Histoire, de la tradition et des préjugés. Il faut avouer que l’argument est un peu court. Afin de se garder le mariage pour eux, les hétéros ont inventé le pacs, sorte de sous-mariage qui essaye de prendre en compte les homos sans vexer les hétéros. De continuer à les exclure, mais plus discrètement. Le pacs est une demi mesure imposée par l’intolérance ambiante contre l’homosexualité. C’est compliqué, c’est discriminatoire, c’est un peu con et c’était peut être la seule solution pour faire avancer les choses, il faut bien ménager la chèvre et le chou. Mais la réalité est un principe avec lequel on ne peut pas transiger longtemps. C’est bien le droit au mariage que les homos veulent, pas une fois de plus un traitement spécifique. On attend encore un argument recevable qui leur soit opposable. Personnellement je n’en vois pas. Leur demande est légitime. Ceux des homos qui veulent se marier doivent pouvoir le faire. Point.


“ L’HOMOSEXUALITÉ, ÇA DOIT RESTER SUBVERSIF ET TRANSGRESSIF ” Peut être un des pires arguments. Sous couvert d’ouverture d’esprit et de goût pour la subversion, un paternalisme doucereux et excluant... La fixation d’une norme. Une manière de planter autour des homos les piquets d’un enclos qui leur serait réservé. Un ghetto rassurant qui les rendrait immédiatement identifiables. Or, si l’homosexualité n’est pas un choix, adopter une attitude subversive doit en être un. Trangresser aussi. Sinon, ce n’est plus de la subversion, ce n’est plus de la transgression, c’est de l’aliénation. Pour les homos comme pour les autres. Vouloir maintenir les homos dans la marge, c’est vouloir continuer à les exclure. Les homos doivent avoir le choix. Et si ce choix les conduit vers les charentaises, le tiercé, et le mariage, plutôt que vers les backrooms, le rimmel et le vagabondage sexuel, c’est leur problème. A eux de décider, pas aux autres de choisir, à leur place, la case qui leur est impartie. Les homos ne sont pas des éléments de décoration de la société hétéro, ils sont des individus. Il est hallucinant d’avoir à affirmer ce genre d’évidence.


“ UNE CÉRÉMONIE HOMO, C’EST RIDICULE ” Si, si, j’ai entendu ça. Par quelqu’un que choquait le même cérémonial nuptial que pour les hétéros. On a même entendu, au sujet du mariage de Bègles, des remarques sur la tenue des mariés, sur le smoking blanc, sur le riz, rose ou pas rose... Sur l’idée que bon, un mariage d’accord, à la limite mais quand même pas avec tout le tralala classique, c’est trop ridicule... Comme si les femmes avaient le monopole du grotesque, comme si elles seules avaient le droit de s’attifer une journée entière en cascade de chantilly. La démocratie consiste à pouvoir faire ce qu’on veut tant qu’on empiète pas sur la liberté des autres. Des mariages hétéros ridicules, on en voit tout le temps. Le droit au mauvais goût fait partie des droits inaliénables de la personne humaine ! Na ! S’ils veulent du riz, des volants, du tulle et toute la symbolique gnangnan, c’est leur droit et ça ne gêne personne. Ceux dont le sens de l’esthétique s’en trouverait froissé peuvent toujours regarder ailleurs ! Les homos ont simplement le droit d’être aussi conservateurs, cucul, réacs, médiocres, brillants, sobres, originaux ou folles que n’importe qui. Qu’ils aient, enfin, le droit à l’indifférence. Le droit qu’on leur foute la paix. Le droit de vivre leur vie comme bon leur semble.


“ EN PLUS, ILS VEULENT ADOPTER DES ENFANTS ! ” Là, on sent qu’on touche à l’essentiel, au privilège absolu des hétéros ! Pas touche ! Domaine réservé ! Ils font ça tellement bien les hétéros ! Il n’y a qu’eux pour pouvoir le faire aussi bien ! C’est quand même pas un pédé qui va savoir transmettre les vraies valeurs ! Quand même pas une goudou qui va se permettre d’élever une future épouse ! Ça serait la fin de tout ! L’arrogance des hétéros dans ce domaine est abyssale. De quel droit ? Encore une fois, du droit du plus fort, du plus nombreux, du plus puissant. La famille nucléaire, papa, maman et les enfants est un modèle de famille parmi tant d’autres. Il n’est ni le seul, ni le meilleur, ni le pire. C’est juste le modèle qui nous est le plus... familier, c’est le mot qui convient ! Pour autant, il n’a pas que des avantages. Il a aussi quelques tares. Il arrive que dans les familles classiques les enfants soient humiliés, battus, violés, maltraités, harcelés. Les hétéros ne sont en rien des parents parfaits. Et nul ne les conteste. D’où sortent ils cette extraordinaire capacité à s’affirmer comme les meilleurs parents ? Le seul ingrédient indispensable pour élever les enfants est l’amour qu’on leur porte. Il s’agit bien évidemment de cet amour qui implique le respect. Pas de cet amour synonyme d’appropriation qui sert de prétexte à tous les abus de pouvoir. L’amour-respect est essentiel. Le reste est secondaire, accessoire, et c’est tant mieux. Que l’on démontre en quoi les parents hétéros en sont plus capables que les autres, avant de nier aux homos le droit d’élever des enfants. Il y a toujours eu des enfants élevés par une nounou, une grand mère, un parrain, et qui gardent de leur enfance un souvenir ébloui, comme il y a des enfants traumatisés par une enfance dans une famille apparemment bien sous tous rapports, sauf que certains de ces rapports étaient incestueux. Alors ? Un peu d’humilité. Gardons nous d’imposer aux autres ce que nous ne voudrions pas qu’on nous impose. Avoir un enfant doit rester un choix. Dissocié de la sexualité. Elever un enfant n’a rien à voir avec la sexualité. Les homos ne feront pas mieux. Ils ne feront pas pire. La capacité à éduquer, à transmettre des valeurs, n’a rien a voir avec le fait qu’on désire ou pas quelqu’un de son propre sexe.


“ DE TOUTES FAÇONS, S’ILS VEULENT ADOPTER, ILS PEUVENT... ” C’est vrai. Un célibataire peut adopter. Pourquoi alors vouloir se marier ? Parce que dans ce cas de figure, le compagnon ou la compagne de l’adoptant n’a aucun droit sur l’enfant. Le mariage est un projet de couple. Avoir un enfant aussi. Les deux parents doivent pouvoir partager leur parentalité si c’est leur désir.


AUJOURD’HUI, EN FRANCE. Des petites filles sont élevées par des intégristes religieux qui les promettent au mariage arrangé, à la polygamie, à la dépendance. Des enfants du tiers monde sont adoptés par des adultes des pays riches, dans un processus qui n’est rendu possible que par l’extrême misère des pays sous développés. Des enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté parce que leur mère les élève seule, sans ressources. Des enfants disparaissent, que l’on ne retrouve jamais. Des enfants sont battus, maltraités, violés dans leur famille. Et ce qui scandalise, c’est que des homosexuels élèvent des enfants ! Il y a des jours où mes contemporains me sont extraterrestres.


Isabelle Alonso , hétéro, célibataire, sans enfants...


iA !

06
Jan 04


Mariage gay ?


Partager cet article

Espace commentaire

Heno de Pravia - Le 12/05/2012 à 21:23

Réponse aux propos de Jean Ceci n’est pas un forum, mais un espace où l’on peut laisser un commentaire. Je ne sais donc pas si je fais bien d’y intervenir mais je ne peux pas résister à l’envie de vous répondre. Ne pensez-vous pas que vous allez un peu loin quand vous accusez Isabelle Alonso (et ses semblables, j’imagine) de détruire l’humanité ? Ce qui a toujours fait du mal à l’humanité, Monsieur, ce n’est pas la tolérance, mais l’obscurantisme. L’homosexualité est une anomalie. Soit. Et après ? Pourquoi cela vous pose-t-il un aussi grand problème ? Pourquoi ne pas laisser les gens, quel que soit leur sexe, s’aimer, vivre ensemble, se marier s’ils le désirent, et élever des enfants ? Pourquoi tant d’acharnement à vouloir enlever aux homosexuels ce qu’ils ont mis des siècles à obtenir ? Trouvez-vous que l’Eglise, à travers la Sainte Inquisition et autres tortionnaires, ne les a pas assez haïs, persécutés, emprisonnés, torturés, exécutés ? Savez-vous qu’en anglais, les pédés sont appelés « faggots » du nom des fagots de bois qu’on déposait au pied du bûcher pour les brûler vifs ? Et qu’en italien, c’est le mot « finocchio » (« fenouil ») qui est utilisé pour les désigner, en référence à ce légume qu’on ajoutait au bûcher pour masquer l’odeur de la chair brûlée ? Sans oublier, bien sûr, le triangle rose des nazis. Mais tous ces braves gens s’employaient certainement à préserver l’humanité. Aujourd’hui encore, si la situation des homosexuels s’est améliorée dans nos contrées, leur calvaire perdure cependant dans nombre de pays, où l’on va même jusqu’à nier leur existence. Et pour ce qui est des enfants, il leur faut amour et respect, quel que soit le sexe des personnes qui les élèvent. Je ne pense pas qu’un enfant qui grandit entre un homme et une femme qui se déchirent, s’insultent et se frappent quotidiennement soit plus épanoui qu’un autre, élevé par des parents homosexuels qui s’aiment et se respectent. Je ne vous aurai certainement pas convaincu, et j’ai bien peur que personne ne puisse le faire, dommage…

Suzanne B. - Le 29/12/2015 à 23:53

Si on veut parler de l'anomalie de l'homosexualité, je dirais que dans certains contextes, le lesbianisme surtout, est un signe de santé mentale et physique .Avec la violence plus patriarcale que conjugale et surtout la rareté des hommes non corrompus par les privilèges, la pornographie, la vulgarité ambiante...



roval38 - Le 03/07/2012 à 17:31

Madame Alonso, pouvez vous vous intéresser aussi au mariage des curés? Pouvez vous peser pour qu'il soit autorisé, avant le mariage gay qui pose problème?

Isabelle Alonso - Le 04/07/2012 à 11:29

Elle est bonne, celle là! Vous êtes un humoriste! Adressez vous au Vatican! En ce qui me concerne, les curés font bien ce qu'ils veulent, je m'en bats l'oeil que ce n'est rien de le dire! Qu'ils aiment, qu'ils baisent allègrement et se marient si ça leur chante! La seule chose qui m'intéresse dans les agissements du Vatican, c'est l'obstination qu'il met depuis des siècles à empoisonner la vie des femmes, encore aujourd'hui. Ça, c'est important et bien dégueulasse.

roval38 - Le 05/07/2012 à 09:59

Pour moi le mariage des curés passe avant celui des homos (en terme d'impact sur la société: pédophilie, obligation de se cacher, hypocrisie, malheur des femmes, etc...)... C'est marrant mais les féministes demandent la parité de ci delà, partout dans la société, sauf dans le couple: elle aurait des vertus ailleurs mais décidément pas dans le couple... Pour 2 mariages hétérosexuels il y a 1 divorce (après environ 11 ans de vie commune), demandés à 80% par les femmes, qui gardent les enfants à 90%, les hommes payant les pensions, etc... Il faut savoir que les couples homos se séparent encore plus vite que les hétéro; étant donné que le divorce c'est la guerre (dixit Sylvie Brunel), qui va garder les enfants, qui va payer la pension (dans le schéma traditionnel, c'est la femme qui garde et l'homme qui paie), étant donné que ce sera homme contre homme ou femme contre femme? Là on passe à la guerre atomique, et beaucoup de professionnels vont se frotter les mains: un nouveau marché s'offre à eux!




roval38 - Le 03/07/2012 à 16:47

Madame Alonso, vous avez (eu) un père, et bien imaginez que vous en ay(i)ez (eu) 2: vous n'avez pas aujourd'hui 1 père et 1 mère dans votre tête, mais 2 pères: oui, imaginez celà (votre dernier livre était très bien sur l'imagination...), mais HONNETEMENT!

Isabelle Alonso - Le 04/07/2012 à 11:18

L'idéal est d'être désiré-e, assumé-e et élevé-e avec amour et respect par ses parents biologiques. Quand ça arrive, tant mieux. Et il y a la réalité et ses infinies nuances. Et dans la réalité, lq question se pose autrement. L'intérêt de l'enfant, être aimé et éduqué, doit être prioritaire. Je ne vois pas en quoi le fait d'être homo serait un obstacle à l'amour qu'on porte aux enfants et à la capacité de les éduquer. C'est simple.

roval38 - Le 05/07/2012 à 09:41

Vous n'avez pas compris: vous avez (eu) un père et une mère, je suppose: est-ce que dans votre tête, psychologiquement, c'est la même chose ou pas? Est-ce que dans votre tête, la mère et le père sont différenciés ou pas, ou sont interchangeables? Est-ce que la construction de votre personnalité en tant que femme (ou homme) (être sexué) est dépendante du fait que vous avez eu un père et une mère, ou pas? Que devient cette construction sexuée si vous avez 2 pères ou 2 mères? Si vous êtes un garçon avec 2 mères, quel intérêt, si vous devez faire appel à un oncle ou un grand-père pour avoir un modèle masculin? Est-ce que le masculin et le féminin sont indiférenciés, c'est la question? Si vous dites non (pour vous père et mère sont (ont été) interchangeables dans la construction de la personnalité d'un enfant), alors oui à l'homoparentalité, mais franchement je n'y crois pas...




roval38 - Le 06/07/2012 à 09:22

Le choix d'un futur conjoint, ou les rapports amoureux avec les personnes du sexe opposé sont très souvent conditionnés par les rapports qu'on a eu avec le parent de sexe opposé: pour ma part j'ai choisi (inconsciemment, c'est celà la subtilité...) une femme à l'opposé de ma mère, et j'ai conseillé à ma fille de choisir un partenaire ayant les meilleures relations avec sa mère (c'est à dire ayant été (étant) profondément aimé par elle), c'est une garantie de bonheur pour ma fille: quid du garçon élevé par 2 pères? Quels rapports avec le sexe opposé, quelle représentation dans sa tête de la femme idéale? Pour ma part, mon père est mon modèle, et j'ai choisi une femme en opposition à ma mère, pour la tuer (symboliquement)... Les figures parentales ne sont pas anodines dans la construction d'un être: alors 2 pères ou 2 mères, plutôt que 1 père et 1 mère, ou 1 mère sans père, et bien je pense qu'il y aura des conséquences sur l'humanité... Dèjà je crois vraiment que: "Pères manquants, fils manqués...", nous en voyons les effets tous les jours, celà reviendra en boomerang sur les femmes. ps: Oedipe, tuer le père, etc... celà vous dit quelque chose?


Jean - Le 11/05/2012 à 08:39

hummm... Votre dernier argument montre la faiblesse de votre position. Bien entendu, dû aux comportements de ses parents ou de ses tuteurs un enfant peut devenir malheureux, c'est évident, même si statistiquement les couples homo sont moins stables. Cependant, vous ne pouvez nier qu'un enfant placer dans une famille d'homosexuels part avec un fort handicap psychologique, et aura de grande difficulté à ce construire avec des repères stables et communs à ceux de son espèce. Là encore, c'est du bon sens. On ne peut pas imposer cela à un enfant, c'est inhumain et irrespectueux pour lui. Mais, comme avec l'IVG l'adulte s'est attribué le droit de vie et de mort sur un être, pourquoi pas, si il a la chance de naître s'autoriser a faire n'importe quoi en le plaçant où l'on veut sans tenir compte de son bien être et de la façon dont il va pouvoir grandir. L'enfant est vraiment considéré comme un "objet" depuis 50 ans ! Continuez comme cela. Détruisez notre humanité. L'autorisation de mariage pour les personnes de même sexes finira par être légalisée en France, attendu la pression médiatique qui existe relayée en cela par une communauté homo faible mais très présente. Honte alors sur la France et sa grande histoire. Nos descendants nous jugerons. Et ce type de loi finira par être abrogée, il n'est aucun doute. Le principe de relation homosexuel est contraire à toute humanité, il va à l'encontre de ce que nous sommes de ce à quoi nous aspirons pour le bien de nos enfants et de tous. Mais, une poignée de "bobos" prétendent mieux que quiconque depuis des millénaires détenir la vérité et être des progressistes, font ce qui sera. Tous les empires tombent, ce n'est qu'une question de temps. Et cela commence (cf. Grec ancien, Egypte, Roma,...) par le vote de loi liberticide et contraire aux principes d'humanité, sous convers de modernisme ! Ce que vous appelez modernisme, nous appelons ça décadence. Effectivement notre point de vue n'est pas le même, cela n'empêche pas le débat.


Isabelle Alonso - Le 10/05/2012 à 17:42

Ah! D'accord! C'est vrai qu'on ne devient pas alcoolique, ni d'ailleurs malheureux, dans une famille classique! Blague à part, votre point de vue n'est pas le même que le mien. Dont acte.


roval38 - Le 05/07/2012 à 13:17

C'est marrant mais alors que les hétéros fuient le mariage, les seuls qui le veulent ce sont les homos, et on leur refuse...

Suzanne B. - Le 29/12/2015 à 23:58

roval38 Bien observé!« L' Homme de vérité n'est pas aimé»



Jean - Le 10/05/2012 à 16:53

Chère Madame, Je suis « tombé » par hasard sur votre texte, faisant des recherches sur le sujet évoqué. Souffrez que je vous trouve quelque peu cavalière, et certainement d’une mauvaise foi digne d’un homme ! Vous feignez de ne pas comprendre les arguments et positions des personnes contre le mariage des homosexuels. Je puis vous dire à mon tour, que je ne vois pas non plus pourquoi cette question affole les sphères médiatiques et politiques tant elle est saugrenue et irréaliste. Votre texte est trop long pour que j’y fasse réponse en si peu de mots, cependant, je me permets de vous répondre en « simplement » 3 points. Le mariage entre personne du même sexe est une erreur pour 3 raisons : D’un point de vue anthropologique, nos sociétés fonctionnent sur le modèle homme/femme depuis que l’être humain existe (environ 100 000 ans). Il y va de la stabilité de notre société, de son ordre et de sa pérennité. Le bon sens, l’ordre de l’univers pousse les êtres que nous sommes vers la reproduction. Il y va de notre survie. Qui sommes nous, nous les habitants du jeune XXième siècle pour remettre cet ordre en cause, pour une mode, pour faire « moderne » ? je vous le demande. Inutile de partir dans vos délires d’esclavage de la femme, cela ne « tient pas la route » ! Alors, un des arguments qui revient le plus souvent est basé sur l’amour. « Puisqu’ils s’aiment pourquoi ne pas les autoriser comme tout citoyen a officialiser leur amour ». Que c’est beau, je sens les larmes me monter aux yeux… Donc, si je suis ce raisonnement, il faudrait envisager de légaliser le mariage polygames, en poussant un peu aussi, on pourrait légaliser le mariage ou du moins autoriser les relations sexuelles entre un adulte et une enfant, si il y a amour bien entendu. La liste va être longue… L’amour ne suffit pas à valider l’acte de mariage, de mise en couple, de création d’une famille. Là encore on voit bien que quelque chose ne « colle pas ». Enfin, ne faisons pas l’autruche, qui dit mariage dit enfants. Dans le cas présent adoption. Et oui, nous sommes bien face à une union contre nature car stérile, hors, l’univers tend vers la vie pas vers la mort. Et là soyons, clair, qui sommes-nous pour imposer cela a des enfants, uniquement pour le bon plaisir de quelques-uns. Détruire des vies est si facile, et puis, les enfants appartiennent aux adultes on va donc décider qu’ils peuvent vivre avec 2 adultes du même sexe, 2 tuteurs (inutile d’employer les termes de pères ou de mères puisque ce n’est pas le cas…). C’est inhumain ! Nos descendants nous traiteront de barbares. Les enfants de parents divorcés souffrent déjà tellement de l’absence de l’un des 2 parents, mais au moins ils savent d’où ils viennent, leur histoire. Là, c’est la catastrophe assurée. Imaginez-vous un instant sans l’amour de votre mère et l’amour de votre père, et en plus sans comprendre comment vous êtes arrivé là (adoption, mère porteuse, arrangement entre amis,…). Bien entendu des accidents arrivent, et des enfants se retrouvent orphelins, mais pourquoi les condamner à cette forme de souffrance dès le départ ? Et je vous passe les moqueries à l’école et tout au long de votre vie. Pour terminer, laissez-moi vous dire qu’en 1979 j’avais une connaissance (d’origine du Laos) qui avait été adoptée par un couple d’homme (je ne sais pas comment, je crois qu’un des 2 hommes avait été marié puis divorcé et que l’adoption était antérieur au mariage). Je l’ai retrouvé par hasard il y a 2 ans, dans un hôpital où je travaillai à l’époque. Il était en cure pour dépendance alcoolique. Bref, je vous passe les détails, il me disait « pourquoi moi ? Pourquoi ils ont fait ça ? ». Ca vie a été un calvaire, malgré l’amour de ces 2 tuteurs. Méditez cela, vous et vos bonnes pensées.


Gestation indigeste | Isabelle Alonso - Le 06/05/2014 à 11:59

[...] c’est le mode de reproduction. Classique, à la papa, pour Michel.Pour John et son compagnon, fort légalement mariés, c’est un peu plus méandreux comme processus. Si j’ai bien compris, l’adoption leur a été [...]


Isabella - Le 18/11/2014 à 12:55

Je réponds deux ans plus tard, et m´adresse à Jean, le premier commentateur: je n´avais pas pensé au mariage polygame. Vous dites que si on ouvre le mariage aux homos, on devrait, logiquement, permettre le mariage polygame. Le mariage polygame pourrait être ouvert aux homo- et hétéros, donc il n´y aurait pas discrimination. Mais on n´en est pas encore là. Un mariage reste un projet à deux, et je ne sait pas si cela changera de sitôt. Je me demande si les Francais réclameront le mariage polygame... Le mariage pour tous est un grand pas en avant, plus que pe le mariage polygame. Car il supprime une vieille discrimination basée sur l´orientation sexuelle, ce qui est la moindre des choses. Cela ne m´étonne pas qu´il y ait pas mal de gens d´extrême-droite parmi les opposants au mariage pour tous. Les gens d´extrême-droite, ainsi que certains catholiques intégristes, ont pour moi une véritable obsession de la "pureté". Cette obsession est pour moi la base de tout régime politique autoritaire. Les gens d´extrême-droite pratiquent un véritable culte des stéréotypes genrés. Un homme "pur" doit être viril, courageux, hétérosexuel, autoritaire, et doit être éventuellement prêt à être violent contre toute personne qui n´est pas d´accord avec lui, pour le bien de la Nation. Seraient-ce son épouse insoumise, ou ses enfants contestataires. Il doit se marier à une femme "pure", c´est à dire vierge, qui devra lui être soumise, et lui faire plein de petits futurs militaires et de futures reproductrices. L´homme est viril, autoritaire, courageux, et défend par les armes la "pureté"; la femme est soumise, passive, et fait tout le travail domestique sans broncher, c´est une poule pondeuse.


Killian - Le 14/02/2018 à 13:22

Merci Isabelle pour ce texte, enfin une personne sensée !!!


Votre commentaire