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Mais pourquoi ne part-elle pas ?

Si j’étais à sa place, je sais bien ce que je ferais...

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par Saratoga




Qu’est-ce que l’emprise ?


L’emprise est un système de domination psychologique mis en place par une personne sur une autre personne.

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On peut se retrouver sous l’emprise d’un parent, d’un conjoint, d’une personne ayant autorité sur nous (ex. professeur), etc.

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Le but de l’agresseur qui exerce une emprise sur nous est de nous conditionner à répondre à ses attentes sans aucune considération pour notre libre-arbitre ni pour notre bien-être. Lorsque nous sommes sous emprise, nous effectuons les ordres qui nous sont donnés sans même plus penser à vérifier si ces ordres sont dans notre intérêt. Le plus souvent, d’ailleurs, ils sont totalement opposés à nos intérêts. Nous nous retrouvons alors dans la situation où nos propres comportements nous sont nuisibles. C’est un peu comme si l’agresseur, au lieu de nous faire du mal directement, nous donnait l’ordre de nous faire du mal à nous-mêmes. D’où le sentiment de culpabilité que développent certaines victimes et l’impression qu’elles ont d’avoir été les complices de l’agresseur.


Lorsque nous sommes sous emprise, notre bien-être, notre protection, notre estime de nous, notre identité n’ont plus lieu d’être. Nous sommes au « service psychique » de la personne qui nous contrôle. Ce qui est bon pour elle devient ce qui est bon tout court. Ce qui est bon pour elle devient la référence à laquelle nous mesurons ce qui doit être fait. Si c’est bon pour elle, c’est bon pour nous. Si c’est ce qu’elle souhaite, c’est ce que nous souhaitons. Si c’est ce qu’elle dit, c’est ce que nous disons. Si c’est ce qu’elle ressent, c’est ce que nous ressentons. Notre propre individualité, nos propres sensations, nos propres choix disparaissent devant ceux de l’agresseur. Nous appréhendons le monde (idées, sensations, projets) à travers la perception du monde de l’agresseur. Notre cerveau n’est plus relié à nos sens, nos émotions, notre corps, notre sexualité. Il est directement relié (comme s’il y avait court-circuit) aux sens, aux émotions, au corps, à la sexualité de l’agresseur. Nous existons à travers l’agresseur.


Quelques exemples d’emprise : une jeune fille abusée sexuellement par son oncle demande elle-même à ses parents d’aller passer ses week-ends chez cet oncle ; une femme battue par son compagnon explique que son mari n’est pas méchant, que c’est elle qui est maladroite et tête en l’air, et qu’il faut bien la corriger quand elle fait des bourdes ; une personne victime de mauvais traitements (privations de sommeil et de nourriture) dans le cadre d’une secte explique que c’est parce que c’est le seul moyen de se purifier et d’être enfin à la hauteur des espoirs que le gourou a placés en elle. Dans une moindre mesure, et toutes proportions gardées par rapport aux exemples précédents : une femme renonce systématiquement à toutes les occasions de promotion qui s’offrent à elle dans son travail car, à chaque fois, son mari lui fait remarquer que cela serait un poids trop lourd à porter pour elle et qu’elle n’y arriverait pas.


Toutes les situations du type des trois premières évoquées ci-dessus éveillent dans notre tête, quand on nous raconte l’histoire, la même sensation immédiate : « Mais pourquoi ne fuit-elle pas ? » C’est le premier réflexe que nous avons à l’écoute de tels récits. Pourquoi la jeune fille va-t-elle chez son oncle quand il lui suffirait de rester tranquillement chez ses parents ? Pourquoi la femme battue (dont nous supposerons qu’elle a des moyens financiers, des ami-e-s, des ressources et pas d’enfant à charge) retourne-t-elle chez son compagnon quant elle pourrait partir loin de là ? Pourquoi les gens dans cette secte acceptent sans broncher de ne manger chaque jour qu’une tartine de pain piétinée par un gourou ?


Immédiatement, nous avons tou-te-s la même seconde réaction : « Si c’était moi, je sais bien ce que je ferais ! » Si c’était moi, je lui en collerais une, à cet oncle ; je le dénoncerais aux flics, ce conjoint ; je lui mettrais le nez dans son pain piétiné, à ce gourou !


C’est ça l’emprise. C’est à la fois une personne totalement soumise à des ordres arbitraires, absurdes et dangereux - et un entourage qui, lorsqu’il constate les faits, ne comprend tellement pas pourquoi la victime ne s’enfuit pas qu’il la soupçonne, à fortiori quand les agressions sont sexuelles, d’y « trouver son compte ». Si elle reste, c’est qu’elle aime ça, c’est que ce n’est pas si grave, c’est que ce n’est pas si dangereux, c’est qu’elle est malade dans sa tête, etc.


Non. Si elle reste, c’est qu’elle est sous emprise.


Et si vous étiez à sa place, vous ne joueriez pas les Superman ou Superwoman. Si vous étiez à sa place, vous feriez la même chose qu’elle. La raison pour laquelle vous pensez à présent à la fuite (à cogner l’agresseur/dénoncer le mari/étouffer le gourou à coup de mie de pain), c’est parce que vous n’êtes pas sous emprise, donc vous avez la capacité de penser à vous. Vous vous identifiez à la victime et immédiatement vous discernez ce qui serait bon pour vous si vous étiez dans sa situation. Ce faisant, vous oubliez une chose : si vous étiez dans sa situation, justement, vous ne pourriez plus penser à vous. Vous ne pourriez penser qu’à lui. Parce que vos sensations n’existeraient plus. Rappelez-vous : votre cerveau serait court-circuité en direct avec le sien. Vous penseriez à travers lui.


Comment l’agresseur instaure-t-il l’emprise ?


Il y a des dizaines de façons de tisser un lien d’emprise pour y emprisonner quelqu’un. En général, l’agresseur est malin : il choisit les méthodes qui fonctionnent le mieux avec la victime qu’il a sous la main, ou alors il choisit une victime qui réagira « favorablement » aux méthodes dont il dispose. Une méthode qui ne marcherait pas du tout avec vous marchera avec le voisin, et vice versa. Par ailleurs, l’emprise ne s’installe pas en trois jours. Il faut des semaines, des mois. Si, dès le premier jour, le gourou demandait à ses adeptes de se contenter d’une tartine de pain piétinée, nul doute qu’ils protesteraient. Au contraire, le processus est lent, progressif. Chaque jour, les exigences de l’agresseur augmentent un petit peu. Chaque jour, le noeud coulant se resserre autour du cou de la victime.


Voici quelques unes des techniques utilisées pour « brouiller » les pistes et vous faire tomber dans l’emprise.





En fait, l’agresseur fonctionne à la façon d’un parasite. Il vous pompe constamment votre énergie, vous êtes obligé-e d’en fabriquer en quantité suffisante pour deux, tandis que lui-même ne produit aucune énergie du tout.


Les conséquences de l’emprise sur la victime


Suite à cette mise en place de l’emprise, les réactions à l’intérieur de la victime sont principalement les suivantes.



Toutes ces luttes internes contribuent à affaiblir la victime au lieu de la ressourcer. C’est précisément l’engrenage recherché par l’agresseur. Trop occupée à lutter contre elle-même, la victime n’a plus le temps de lui résister. L’emprise peut continuer de se développer.


Quitter l’emprise


Il n’y a malheureusement pas de solution miracle pour tirer quelqu’un hors de l’emprise. Comme dans les sables mouvants, les méthodes les plus radicales ne sont pas nécessairement les mieux adaptées. Au contraire, mise au pied du mur et contrainte de choisir, la victime pourrait même se mettre à défendre l’agresseur (rappelez-vous, elle pense à travers lui).


Le plus important est de réapprendre à la personne sous emprise à penser à elle, à penser par elle-même. Il faut lui redonner le goût du libre-arbitre. Il faut qu’elle ait à nouveau la possibilité de se dire : qu’est-ce que je veux, qu’est-ce que je pense, qu’est-ce que je ressens, qu’est-ce qui est bon pour moi ? La personne sous emprise n’est pas stupide. Dès qu’elle saura à nouveau penser à elle, elle sera capable de voir que ce qui lui convient est ailleurs que sous la domination de l’agresseur. C’est ce retour à elle-même qui peut assurer la fin définitive de l’emprise. Un déménagement ou un changement de travail peuvent éloigner physiquement l’agresseur - mais il faut aussi qu’il y ait rupture du lien psychique, du fameux « court-circuit ». Il faut que la personne sous emprise puisse à nouveau se dire : à partir de maintenant, c’est moi qui décide de ma vie.


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Mais pourquoi ne part-elle pas ?


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Espace commentaire

natou - Le 01/04/2013 à 10:49

cet article m'a énormément touchée,mes larmes coulent seules tellement je m'y suis retrouvée,merci Isabelle de comprendre autant ,l'analyse est excellente et j'adore cette écriture simple et si vraie,combien de temps faut-il pour sortir d'une emprise si on peut en sortir un jour?

Isabelle Alonso - Le 05/04/2013 à 15:15

Merci pour vos compliments, cet article est effectivement remarquable. Si je le dis aussi franchement, c'est qu'il n'est pas de moi, mais de Saratoga, toujours aussi brillante.


Isabelle Alonso - Le 05/04/2013 à 15:18

Quant à la question de savoir combien de temps il faut pour en sortir, ça dépend évidemment des cas. Une seule certitude: il faut s'éloigner physiquement. Le salut est dans la fuite. Condition nécessaire mais non suffisante. Un jour, on commence à ne plus comprendre comment ça a pu arriver. On est désormais hors d'atteinte. Amochée mais libre!



momo - Le 06/06/2013 à 19:36

bonjour cela fait 2 ans que mon ami est sous l emprise d un cercle motorise je ne le reconnais plus .je lui est tendu ma main tant de fois mais ne si accroche plus cela fait 15 jours silence radio merci de votre article


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