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Le sexisme a mille pattes, laquelle est la vôtre ?

par Saratoga

Messieurs les hommes,

Supposons que vous êtes en train de jouer avec un mille-pattes, et soudain vous vient l’envie (un peu perverse, vous dites-vous, mais bon, une petite idée perverse de temps en temps, c’est pas très grave) d’arracher juste une patte à ce mille-pattes. Toc, c’est fait, ça a duré une seconde, même pas mal pensez-vous, et puis le mille-pattes n’y verra que du feu, il a encore 999 autres pattes avec lesquelles marcher.

Et vous retournez gentiment à votre gentille vie où vous êtes un mec gentil qui n’arrache que très rarement les pattes des mille-pattes.

Le problème, c’est qu’au même moment, 999 autres mecs ont eu la même idée stupide que vous.

Ils ont tous pensé : « Bof, une seule patte, pas grave, il lui en restera toujours 999 pour marcher. »

Eh bien le mille-pattes, c’est moi, et j’en ai marre !

A qui la faute, hein ? A celui qui a coupé la patte n°379 ? A celui qui a brûlé la patte n°852 ? Chacun dans votre coin, vous pensez : « Mais je suis innocent, je n’ai enlevé qu’UNE SEULE patte ! Rendez-vous compte ! Un pourcentage d’un pour mille seulement ! Comment pourrais-je être responsable ? »

Voilà pourquoi on ne peut pas désigner un coupable unique. Voilà pourquoi vous devez TOUS arrêter d’arracher une fois de temps en temps les pattes des mille-pattes. Parce que derrière vous, se cachent 999 autres types comme vous qui  se disent comme vous que ça n’est pas leur responsabilité.

La prochaine fois que vous sortez une blague sexiste (rien qu’une) pensez aux 999 autres types en train de le faire au même moment et ne venez pas me dire ensuite que si je ne reconstruis pas toutes mes pattes assez vite, c’est parce que je manque de volonté.