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Irredenta

Lisa London est morte. Elle avait 96 ans. Je suppose qu’il faut être fille de Républicains espagnols pour que cette nouvelle serre le cœur. Je le suppose d’autant plus que j’en étais à envisager un billet sur elle quand j’ai reçu sur Facebook un message d’Angèle (Àngela, pour moi) elle aussi de cette tribu: « Le 31 mars Lise LONDON nous quittait. Elle était une femme de tous les combats. Elle a fait partie des brigades internationales pendant la guerre d Espagne...et elle était de bien d'autres luttes....Tristesse ».

Angèle, moi et tant d’autres sommes sur la même longueur d’ondes : nous pleurons aujourd’hui l’une des nôtres.

Que dire de Lisa London ? Qu’elle venait d’une famille espagnole. Qu’elle fut de tous les combats, anti franquiste, antifasciste, anti stalinien. Qu’elle a porté haut l’oriflamme des valeurs humanistes qu’il est de bon ton aujourd’hui de trouver désuètes. Déportée, torturée alors qu’elle était enceinte, embarquée dans la folie de procès staliniens dont son mari fit victime, elle n’a jamais lâché. Il fallut rien moins que Simone Signoret pour l’incarner à l’écran dans « L’aveu », aux côtés d’Yves Montand.

Lisa London méritait l’adjectif dont j’aimais parer ma mère : irredenta. Celle qui ne se rend pas, qui ne capitule jamais, et qui ne baisse les yeux devant personne. Nous devons à cette génération de femmes généreuses, folles, courageuses, naïves, rebelles et d’une indomptable énergie les droits dont nous disposons aujourd’hui. Si je pouvais seulement leur arriver à la cheville, je serais déjà diablement fière de moi.

Hasta siempre, Lisa.

iA!

 

 


07
Avr 12


Irredenta


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Isabelle Alonso - Le 08/04/2012 à 12:16

Je pense à elle, je pense à elles toutes et je sais que c'est idiot, mais j'aime imaginer qu'elles se sont retrouvées quelque part, et qu'elles nous attendent au paradis des coeurs purs. Tâchons de mériter le ticket. Oui, je suis athée. Ça n'empêche pas les sentiments. Hasta siempre, una vez mas.


Delia - Le 08/04/2012 à 11:42

Lise London s'en est allée, comme l'a fait également Dulcinea Soriano Mor, autre grande dame de la République espagnole, fondatrice, aux côtés de son mari, du 72, rue de Seine, LA Librairie espagnole que nous avons tous fréquentée. Tristesse. Ci-dessous, les mots de sa fille. Les obsèques de Dulcinea Soriano Mor née Domenech auront lieu le Mardi 10 avril 2012 au crématorium du Cimetière du Père-Lachaise à 16h. Salle du Dernier Hommage, Crématorium du Père- Lachaise, 71 rue des Rondeaux, Paris 20°. Maman est décédée le Dimanche 1er avril à 10h, elle avait 90 ans. Réfugiée de la guerre civile espagnole, ambassadrice des idées républicaines, elle contribua aux cotés de mon père à la diffusion de la culture espagnole à travers la Librairie Espagnole de Paris, le fameux 72 rue de Seine, qu'ils avaient créé. Grands défenseurs de la liberté et des valeurs humanistes, ils m'ont faite ce que je suis et mon humanité je la leur dois. Merci. Cette année nous ne pourrons célébrer le 14 avril ensemble comme nous l’avons toujours fait. **************** Los funerales de Dulcinea Domenech Juan esposa Soriano Mor tendrán lugar el martes 10 de Abril 2012 en el crematorio del cementerio du Père-Lachaise a las 16h. Salle du Dernier Hommage, Crématorium du Père- Lachaise, 71 rue des Rondeaux, Paris 20°. Mamá murió el Domingo 1 de abril a las 10 h, ella tenía 90 años. Refugiada de la guerra civil, valiente luchadora, que junto a mi padre, difundió y defendió la cultura española a través de la Librairie Espagnole de Paris, el histórico 72 rue de Seine, que habían creado. Grandes defensores de la libertad y de los valores humanistas, han hecho de mí lo que soy y les debo mi humanidad, gracias. Este año no podremos celebrar el 14 de abril juntas como acostumbrábamos Sonia Soriano y Julia C. Soriano


sitterlé - Le 07/04/2012 à 22:29

Parlez, écrivez, racontez les, à leur hauteur, de leur trempe vous êtes. Votre notoriété vous n'hésitez pas à mettre en danger pour ce combat humaniste qu'elles ont commencées, mais que vous relayez de fort belle manière. Merci pour elles, pour celles qui furent, qui sont, et seront... s.h.


Fabien - Le 26/04/2012 à 12:14

Tout de même, votre texte est assez cucu. Vous restez dans des idées convenues, sans plonger dans la complexité que les engagements cités impliquent. Celui qui ne capitule jamais a parfois raison, parfois tord. C'est un comportement joliment romantique, mais idiot pratiquement. A signaler par ailleurs, pour bien comprendre une vie de femme passionnante, et pour terminer sur une note positive, la longue et passionnante interview de Marceline Loridan Ivens sur France Inter la semaine dernière, cinq heures de discussions avec François Busnel.


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