< Retour aux articles

¡ Huit mars vingt-vingt !

image0 2Nous sommes le huit mars. A cette occasion, on m'a demandé de poser en Rosie la Riveteuse, et d'exprimer ainsi ma solidarité avec les Grandes Gagnantes. Et avec toutes les autres... Nous toutes. 


 Ne pas se tromper: malgré les apparences, la dernière soirée des Césars, quelques jours avant le huit mars, a célébré la journée des Droits des Femmes avec plus d'éclat que ne vont le faire les innombrables prises de parole officielles, empreintes de fausse bienveillance et de paternalisme onctueux, qui ne vont pas manquer de déferler dans les média. `


Comment ça? Ce moment embarrassant où un violeur  s'est vu récompensé par la distinction suprême du cinéma français aurait du positif ? Cette défaite symbolique des victimes face à leurs agresseurs triomphants serait une source de satisfaction ?

Ça peut sembler paradoxal. Je comprends. Sauf si on y regarde de plus près.

On n'avait jamais vu ça:

UnknownFlorence Foresti instagramant un mot unique: "écoeurée", après qu'à l'annonce du résultat elle décide de ne plus réapparaitre sur la scène? Inimaginable.

Unknown-2Adèle Haenel, Noémie Merlant et Céline Sciamma quittant la salle en criant à la honte? Impensable.

Ces défis à l'ordre établi portent comme une oriflamme la marque de MeToo. Bravo les filles!

MeToo, la parole des femmes, notre parole à toutes, trouve enfin un écho au coeur même des institutions. Avant MeToo, personne n'aurait osé tourner en dérision, puis tourner le dos à la puissance des hommes. J'aurai eu la chance de voir ça, 25 ans après avoir publié mon premier livre féministe. Kif intégral.

Unknown-3Le jury a cru bon de faire un bras d'honneur à la prise de conscience générale. A celles qui ont vécu ce moment comme une humiliation supplémentaire j'ai envie de dire qu'avant nous des dizaines de générations n'ont eu d'autre choix que de se taire et ravaler leur rage. Nous gardons la tête haute. Pour nos aïeules, disparues mais pas oubliées. Pour nous, aujourd'hui. Pour les petites soeurs qui marcheront dans nos pas, demain.

Les jurés du 7ème art ont perdu la bataille. On n'arrêtera pas cette révolution.

La bête patriarcale est solide et rancunière. Pour l'abattre il va falloir beaucoup de courage et d'entêtement. D'union. Et aussi beaucoup d'hommes à nos côtés.

Ce n'est pas fini. Ça ne fait que commencer.  ¡Salud!

08
Mar 20


¡ Huit mars vingt-vingt !


Partager cet article

Espace commentaire

Clément - Le 12/03/2020 à 20:39

"Florence Foresti instagramant un mot unique: « écoeurée », après qu’à l’annonce du résultat elle décide de ne plus réapparaitre sur la scène? Inimaginable. Unknown-2Adèle Haenel, Noémie Merlant et Céline Sciamma quittant la salle en criant à la honte? Impensable. Ces défis à l’ordre établi portent comme une oriflamme la marque de MeToo. Bravo les filles!" Foresti se prenant pour la grande Inquisitrice et Hanel la papesse de l'ordre moral... Il ne manquait plus que les tondeuses et c'était parfait... en oubliant un fait: Roman Polanski n'a pas violé les femmes énoncées (https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Roman_Polanski) et en oubliant un autre fait: elles ne sont en aucun cas en droit de "juger" cette affaire comme ^êut le fiare une juge ou une ^procureure.

vareuse - Le 13/03/2020 à 06:14

Savoir si Polanski a violé ou non : il a reconnu les faits dans un cas. Il y a eu plusieurs témoignages aussi. Alors bien sûr on ne saura jamais exactement. Mais dans un cas au moins ça a été reconnu. Ensuite, Haenel, Foresti et les autres n'ont pas "jugé". Elles ont réagi comme leur imposait leur conscience. Elles n'ont pas fait autre chose que manifester leur désaccord. La liberté d'expression, ça marche dans les deux sens.

Isabelle Alonso - Le 13/03/2020 à 09:55

Nous sommes d'accord. Merci.



Isabelle Alonso - Le 12/03/2020 à 23:13

"Inquisitrice"? "Ordre moral"? Vous utilisez les arguments les plus éculés face à celles qui essaient de mettre en lumière l'énormité de la violence qui pèse sur les femmes. Elles ont le droit d'émettre leur opinion. Couronner un violeur avéré en lui octroyant une récompense majeure est un crachat au visage des victimes. Une provocation à laquelle elles ont réagi. Et elles ont bien fait.



Votre commentaire